Portrait de carrière en événementiel : Ianik Lajeunesse

 

 

Voici le portrait de Ianik Lajeunesse, président – chef création chez Altitude C. Amorçant sa carrière en s’impliquant dans l’organisation des réceptions à la Délégation du Québec à Paris, Ianik a par la suite travaillé dans différents domaines du spectacle en rédaction de textes, mise en scène, scénarisation et réalisation. Avec plus de 800 jours d’événements auxquels il a participé, Ianik fait partie de l’agence Altitude C depuis sa création. Avec son expérience du domaine du spectacle, une vision créative, innovatrice, mais pragmatique, Ianik attache une importance capitale à faire de chaque événement, du petit-déjeuner-conférence d’affaires au grand gala, une expérience riche de sens qui laissera chez les invités une empreinte émotive forte. Ianik se fait un point d’honneur à générer des concepts originaux collés à la réalité des clients, à leurs stratégies, leurs objectifs, à leur marque et leurs rêves.

Une découverte sur lui : il a suivi une formation en art scénique et en écriture humoristique à l’École Nationale de l’Humour.

 

 

En quoi as-tu étudié?

En cinéma et communications, en marketing et au programme de l’école de l’humour.

Cela fait combien d’années que tu organises des événements?

13 ans

Quelle est ta plus grande force?

Saisir les besoins et les réalités du client – transformer les messages en
émotions…laisser une empreinte émotive forte afin de mobiliser les
participants. L’événement est un véhicule puissant, souvent sous-estimé par
rapport à son réel potentiel. Un événement, c’est un rendez-vous : on doit
faire bonne impression et séduire.

 

 

 

Comment tout a commencé? 

Jeune, je rêvais en écoutant des comédies musicales : j’aimais le côté magique et la mise en scène. C’est pourquoi j’ai étudié en cinéma. Mais c’est dans l’événementiel que j’ai trouvé le meilleur moyen de faire rêver, de raconter une histoire, de diffuser un message ou d’informer… de FAIRE VIVRE! C’est peut-être pourquoi je préfère dire que je réalise des évènements plutôt que de les organiser. J’ai commencé à Paris à l’organisation des réceptions de la délégation du Québec. Puis, comme pigiste, j’ai été coordonnateur d’un rallye d’employés de McDo pour le compte d’Altitude C (Altitude Concepts à l’époque). Finalement, je ne suis jamais parti et j’ai passé 13 ans à travailler passionnément dans une industrie qui en était encore à ses balbutiements. Il y a13 ans, tout était à faire… on ouvrait le chemin. Il fallait inventer notre industrie. Je me rappelle qu’à l’époque on parlait de plus en plus d’une fille passionnée qui mettait de l’avant l’événement à Montréal…. une certaine madame Boisvert!

 

Quelles sont les qualités essentielles pour être organisateur d’événement?

Organisation, organisation et organisation! Avoir une vision à 360 degrés afin d’arrimer autant la création que la production, pour découvrir tous les angles qui touchent les participants. Pour moi, l’innovation ne justifie pas un manque dans l’organisation. Il faut avoir la passion, le feu sacré et une sensibilité artistique, avoir la capacité de comprendre l’ADN d’une marque ou le rêve du client et réussir à les faire vivre en le surprenant au besoin. On doit être un ingénieur des sens : être rigueur et émotion!

 

 Quel est l’événement le plus « flyé »que tu aies organisé?

Un événement inusité sur une ferme, nous avons transformé un manège à chevaux en salle de concert symphonique. On devait aussi aménager le site pour recevoir 1000 personnes; créer un stationnement, des infrastructures pour le traiteur et les fournisseurs, le tout en conservant l’aspect champêtre des lieux. Lors de cet événement, nous avons aussi théâtralisé l’arrivée du Maestro Nagano en faisant exploser son ombre en mille notes de musique sur le rideau devant l’orchestre. Nous avons aussi « dessiné » la musique en multimédia lors du concerto. Un événement « flyé » autant en contenu qu’en logistique. Anecdote : au minutage de l’événement, il y avait l’heure de la traite des vaches et de leur sortie de l’étable afin de libérer le passage ! Un « cue » inoubliable pour le régisseur!

 

 Nomme quelques événements que tu as réalisés ?

La coordination du Grand gala inaugural de la Maison symphonique de Montréal (la nouvelle salle de l’OSM); le 100e anniversaire de SNC-Lavalin, la Fête du Canada à Montréal 2011; le plan d’hospitalité VIP et le design de ses lieux pour la Coupe Rogers à Montréal et à Toronto; la remise des prix pancanadiens aux jeunes entrepreneurs pour la BDC; le Gala de Leucan au Cirque du Soleil; le BBQ urbain annuel de Desjardins en plein centre-ville; des « sales meetings »; la gestion de marque pour Tata communication aux Philippines, au Sri Lanka, à Hawaï, à Budapest, en Afrique du Sud et à Washington; la Tournée Génération Inc. de TELUS; le
défi McDonald avec les Canadiens de Montréal contre les Boys … et le mariage de ma mère!


Quel est l’événement dont vous êtes le plus fier?

Cette année, Altitude C a offert ses services pour une cause : une soirée de collecte de fonds pour le Centre des Femmes de Montréal. Nous avons accompagné le centre et son comité dans l’organisation de leur soirée. Nous avons créé une image de marque à l’événement et augmenté sa notoriété. Nos partenaires et fournisseurs se sont aussi mobilisés afin d’offrir une soirée émouvante et bien orchestrée sur laquelle le CDF a pu capitaliser pour solliciter de nouveaux donateurs ou renforcer les liens existants. Ce fut une année record pour les dons et pour le niveau de bonheur des participants! Une soirée riche en retours sur l’investissement émotionnel.

 Quel est ton meilleur coup?

On devait faire une soirée pour les enfants de Leucan avec Martin Fontaine en Elvis. Il fallait trouver le lien et un angle pour s’éloigner du souper spectacle. Nous avons donc créé la soirée « Il était une fois un roi » ou les enfants de Leucan invitaient les gens à vivre l’insouciance et la frénésie des années 50. Nous avons transformé les courts de tennis intérieurs du stade Uniprix en ciné-parc avec des voitures d’époque et un montage de films des années 50 qui intégrait des enfants de Leucan sur un écran géant. On
servait des chips aux shiitakes et du pop-corn à l’huile de truffe. Les invités passaient ensuite dans un immense « diner » des années 50. Il y avait des danseurs de rock n’ roll sur les tables et des serveurs qui offraient des soupes froides dans des verres à milkshake! Elvis est arrivé avec un enfant de Leucan habillé de façon identique; ils ont offert une performance ensemble! C’était la folie et la présence d’Elvis était pertinente et intégrée. Le message : vous avez vécu des années où tout semblait possible… les enfants de Leucan rêvent de pouvoir faire la même chose. Merci de nous aider à rêver au futur en faisant un saut dans le passé.

 

Quelle est ta pire gaffe en événement?

Porter des souliers neufs. Ça, c’est une erreur que tu fais une seule fois ! Et je ne sors jamais sans ma recharge de cellulaire… c’est promis !

Où puises-tu ton inspiration?

Films, expositions, œuvres artistiques, travail de créateurs tels que Robert Lepage ou le Cirque du Soleil, musique… Un truc? Taper des mots clés dans Google images… ce qui sort nous surprend souvent et nous amène sur de nouvelles pistes!

Un autre organisateur qui t’inspire?

J’aime le travail rigoureux de La Prod et l’émerveillement des sens que procurent les créations et l’univers flamboyant et élégant de Dick Walsh.

Quelle est ta dernière découverte?

J’ai vécu l’arrivée d’Internet! Quand je pense qu’on utilisait le fax pour les communications, j’en tremble! Il y a maintenant plein d’applications en événementiel et des possibilités immenses avec les médias sociaux. J’aime l’utilisation des codes QR, la création d’une application spécifique pour un événement, les outils qui permettent une gestion en temps réel (inscriptions sur iPad), les microsites pour les inscriptions… tous ces outils, c’est le bonheur!

 

Un fait cocasse vécu sur un événement?

Une ambulance était en « stand-by » dans le stationnement, car une lauréate enceinte du gala avait des contractions, mais elle tenait mordicus à être présente. Finalement, elle n’a pas accouché « live »!

Quelle est ton opinion sur l’utilisation des médias sociaux en événement?

Les médias sociaux sont indissociables de l’événementiel et ont aidé à l’expansion de l’industrie. C’est une vraie valeur ajoutée. Mais comme le reste, il faut des experts qui vont arrimer les stratégies et les besoins de façon adéquate. L’effet de nouveauté est encore là, mais il faudra vite les intégrer de façon originale;ce qui aide à pousser les limites et à être plus créatif. Je pense entre autres à toute la démarche du festival Mutek. Le Ustream live et le tweetwall sont très intéressants pour rejoindre une plus grande clientèle lors de l’événement et pour donner plus de visibilité. Les médias sociaux rendent les participants actifs et au cœur même de l’événement… ils font plus que simplement assister à l’événement! Les gens connectent plus facilement. Ils deviennent l’événement, ils le nourrissent.

Un événement que tu aurais aimé réaliser? 

Un événement qui m’a complètement transporté et qui a fait vibrer mes sens de façon 360 est une soirée privée à Miami. La résidence avait été transformée en château de Dracula de façon spectaculaire. On recevait un tatouage de morsure à l’entrée, le jardin était transformé en cimetière, duquel des comédiens sortaient de terre. Les toilettes étaient devenues des donjons et il y avait même des miroirs sans réflexion! Le banquet était délicieux et sanglant à souhait. La salle de bal de la résidence s’est remplie de fantômes lors de la danse. Une soirée artistiquement parfaite… nous étions en immersion totale comme dans un vrai film. On a fêté jusqu’au levé du soleil
sans que personne ne se dissolve sous les rayons!

Sur quoi travaillez-vous en ce moment?

Nous sommes en mise en chantier pour les Grands prix du génie-conseil québécois, en production pour la soirée de Noël et une réunion d’employés pour Roche Diagnostics, en production pour un party de Noël pour Fido et une formation d’employés du centre d’appels, en création d’expérience pour une activation de marque aux Philippines pour Tata, et en mise en chantier pour une remise de prix pour le Service de cartes Desjardins et comme si ce n’était pas assez, on vient de se faire confirmer un congrès à Bangkok!

 

D’après toi, quel est l’avenir de cette industrie?

L’industrie est en pleine expansion, les chiffres sont là. Je pense aussi que les compétences devront être plus ciblées selon les types d’événements. L’époque « généraliste » est révolue; les clients veulent des spécialistes, selon les niches. Les stratégies corporatives sont plus que jamais au cœur des événements. On doit les comprendre pour les faire vivre adéquatement. Ce n’est plus une question de party, de décors et de lumières, mais de contenu et de retour sur l’investissement.

Pour suivre Ianik Lajeunesse et Altitude C

Altitude C
Facebook/ Altitude-C
@Ianik_L

 

Rachel St-Amand @Rachelstamand

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