Portrait d'organisateur d'événement : Serge Pointet

Avec un parcours très diversifié, Serge Pointet à joint l’univers du spectacle il ya a plus de 20 ans. Travaillant sur des projets tels que les Jeux Olympiques, la visite du Pape à Paris, plusieurs défilés, de la mise en scène, bref, cet autodidacte est définitivement un touche à tout. C’est par la suite qu’il créera sa compagnie La Prod, pour faire des événements comme il l’entend. Vous avez assisté à l’Apéritif à la Française? C’est lui qui a succèdé Marie-Annick. La tournée conférence Pan Canadienne pour Ranstad et travaille sur l’anniversaire de la Place Ville-Marie en 2012.

Aujourd’hui, avec à son actif des projets impressionnants, il nous partage son portrait de carrière.

En quoi avez-vous étudié?

Je suis un autodidacte atypique. J’ai commencé dans ce milieu sans diplôme en poche et rien ne me prédisposait à rentrer dans cet univers. J’ai tout appris sur le terrain. Avec le recul de l’expérience, je reste d’ailleurs convaincu que le terrain est le meilleur des diplômes dans ce métier.

Cela fait combien d’années que vous organisez des événements?

J’ai commencé à travailler dans l’univers du spectacle en 1991, 20 ans déjà !

Comment avez-vous commencé à organiser des événements?

À 19 ans, j’ai commencé comme assistant puis ingénieur son sur des tournées d’artistes reconnus tels que Bernard Lavilliers, Renaud, Etienne Daho, Johnny Clegg et sur des grand spectacles tels que l’ouverture des jeux Olympique d’Albertville, le défilé du siècle ou le bicentenaire de la tour Eiffel. En 1997, j’ai sauté dans le grand bain. On m’a confié la direction technique de la visite du Pape à Paris…1 million de pèlerins réunis au Champ de Mars au pied de la tour Eiffel. Une année de préparation. Près de 100 personnes dans l’équipe. Petit projet, disons, formateur ! Puis j’ai travaillé en théâtre à titre de régisseur et assistant à la mise en scène au théâtre du Châtelet, à L’opéra Garnier, au Festival d’Avignon. J’ai fait un détour dans le monde du cinéma dans lequel j’ai produit plusieurs courts-métrages et un long-métrage primé au festival indépendant de new York).

 

J’ai ensuite bifurqué vers l’événement corporatif, comme directeur technique, régisseur général, directeur de production et producteur.  J’ai finalement enchaîné les événements corporatifs d’envergure, pour diverses agences à Paris (le Public système, Auditoire, Market place, la Mode en Images) et évolué professionnellement vers le métier de producteur.  Les quatre dernières années à Paris, je travaillais presque exclusivement pour la Mode en Images, sans doute la plus prestigieuse agence d’événements au monde; une véritable référence dans le domaine du luxe en France comme à l’international. J’ai beaucoup appris.

 

En 2003, je suis arrivé au Canada et après avoir travaillé pour le festival Juste pour Rire puis Cossette, j’ai créé ma compagnie, Laprod, pour faire des événements à ma mesure. Mon expérience combinée du monde du spectacle et de la communication ont fait de moi un homme pluridisciplinaire, pas trop mal armé pour le monde de l’évènementiel de Marque.

Quelles sont les qualités essentielles pour être un organisateur d’événement?

Créativité, rigueur, gestion du stress, compréhension des besoins du client et de sa marque.

Quel est l’événement le plus flyé que vous ayez organisé?

Difficile de choisir… Je pense que les défilés Alexander Mc Queen et les shows Louis Vuitton sont parmi les plus flyé que j’ai réalisé. Pour une marque automobile française, j’ai fait voler des voitures à travers un aréna. Quand le flyé rencontre la prouesse technique, c’est le fun !

Nommez quelques événements que vous avez réalisés ?

À Paris, j’ai collaboré à plus de 150 défilés de mode dont ceux de Louis Vuitton, Jean-Paul Gaultier, Nina Ricci, Yves Saint-Laurent. J’ai également réalisé plusieurs lancements de voitures pour Renault et Citroën, le bicentenaire de la tour Eiffel, les Laureus Sports Awards à Monaco pour Cartier et beaucoup d’autres… Au Canada, je citerai les Randstad Awards (Toronto), le lancement de la montre Chromatic pour Chanel (Vancouver, Toronto), le Pavillon de la France (400e de Québec), les ouvertures de boutiques Chanel (Montréal et Vancouver), la soirée du 50e anniversaire d’Astral (Montréal), le L’Oréal Color Trophy ou encore l’exploitation de commandite de Loto Québec.

Soirée Astral

À New York, nous avons réalisé des événements très haut de gamme comme le lancement du parfum Miss Dior Chérie avec la présence de Nathalie Portman qui en était l’égérie, la soirée pour l’inauguration de la nouvelle boutique Lacoste ou encore le lancement d’une collection Haute Joaillerie de Cartier.

 

Quel est l’événement dont vous êtes le plus fier?

Tous les événements que nous réalisons me procure un vrai plaisir. À chaque fois, il faut créer quelque chose de nouveau, faire vivre une expérience unique et mémorable. Ma plus grande fierté est d’être le véhicule d’une émotion, de laisser une empreinte bien au-delà de l’événement.

Quel est votre meilleur coup?

Le bon coup, c’est quand vous avez créé un événement en adéquation avec la marque et son message. Le fameux effet « waouh » ou le Stunt n’est pas toujours accessible. Aujourd’hui nous vivons dans un monde où les gens voient tous les jours des choses visuellement incroyables et malgré les croyances, le vrai stunt peut coûter cher…

 

Quelle est votre pire gaffe en événement?

Honnêtement, je n’en vois pas.

Faites-vous beaucoup d’événements reliés à des levées de fonds. En quoi est-ce différent ?

À Laprod nous avons une approche basée sur « la dette et le don ». La dette est ce que nous devons aux invités, clients, participants… C’est incompressible. C’est ce qui rendra la marque désirable (ou détestable si les détails ne sont pas à la hauteur !) Le don est ce qui va donner du plaisir, tout simplement.Quand le désir rencontre le plaisir, là, on tient quelque chose d’authentique et fort. Il est important de bien placer le curseur entre ces deux intentions surtout pour des évènements de levée de fonds…

Vous faites beaucoup d’événements à l’extérieur de Montréal en Europe etc. Quels sont les plus grands challenges pour l’organisateur?

Le plus grand challenge pour nous est de trouver des fournisseurs fiables, qui comprennent notre approche, notre souci presque maladif du détail et qui soient en adéquation avec notre philosophie.

 Où puisez-vous votre Inspiration?

L’inspiration vient de toute part ! Mon budget Magazines et Livres est inavouable ! je devrais être actionnaire d’Amazon! Les compagnies de conception visuelle et d’environnement immersif comme Moment Factory, Superbien, les artistes visuel comme Doug Aitken ou James Turrell et les metteurs en scène de spectacles de danse ou de théâtre, comme Robert Lepage, Robert Wilson, Philippe Decouflé sont de vraies sources d’inspiration.

Un autre organisateur qui vous inspire ?

L’homme qui m’inspire le plus est le fondateur de l’agence La Mode en Images, Olivier Massart. Concepteur, idéateur, metteur en scène, visionnaire, il a réussi à amener l’événementiel là où peu de personnes dans le monde sont allés. Allez voir son site.

Quelle est votre dernière découverte ou élément que vous aimez utiliser?

Je suis allé, il y a quelque temps au troisième anniversaire de l’agence  W.illi.am, à la SAT. Ils ont travaillé à la SAT(opshere) nouvellement intégrée : c’est impressionnant en terme d‘immersion visuelle. J’aimerais l’utiliser pour un de nos clients.

Un fait cocasse vécu sur un événement ?

Nous avions fait un runway 100% en plexiglas pour un client :100’ de long, 10’ de large, l’incarnation même de la pureté ! La répétition avec les modèles se déroule parfaitement, mais 10 minutes avant l’entrée publique, un modèle monte sur le runway et … glisse ! Panique du côté de l’équipe américaine…Nous leur expliquons que les choses seront sous contrôle dès que nous aurons mis, comme le veut la technique habituelle, des coups d’exacto et du spray net sous les semelles des chaussures. Mais rien n’y fait… Ils se mettent frénétiquement asperger du Coke sur toute la surface du Runway, qui évidemment crée de magnifiques taches marron ! Mais au même moment, le public entre en salle…Grand moment de gloire pour l’équipe de nettoyage.

Sur quoi vous travaillez en ce moment?

Je travaille tout le temps, mon esprit ne s’arrête jamais, il est toujours en veille ! Je me réveille souvent la nuit avec un concept ou un décor… Mais plus concrètement nous travaillons sur la planification stratégique et la production des évènements pour 2012, notamment les 50 ans de la place Ville Marie.

Quel est votre opinion sur l’utilisation des médias sociaux en événement?

Soit en les intégrant dans le concept (tweet wall) (prendre photo et les tagger sur place sur FB) ou pour en faire la promotion. Les medias sociaux en tant qu’outil de promotion d’un événement sont incontournables, c’est évident. Mais je crois que le sentiment du “vite-allons-sur-facebook-on-va-avoir-l’air-de-fous-si-on-n-y-est-pas” est une erreur.  Si l’on veut prendre le risque d’exposer sa Marque au buzzomètre viral, autant mettre toutes les chances de son côté pour qu’il soit positif et surtout, en phase avec les attributs de sa e-Marque. Et il faut être prêt à contenir un éventuel buzz viral négatif…

D’après vous, quel est l’avenir de cette industrie?

De plus en plus, l’événement est intégré au plan de communication de la Marque. Il est considéré comme un media à part entière. Alors, le meilleur est à venir !

 

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Rachel St-Amand @Rachelstamand

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