guillaume
Nouveau et méconnu, le métier de gestionnaire de communauté est en évolution constante. Mais depuis un certain temps, on remarque que plusieurs s’improvisent gestionnaires de communauté. Car “poster” sur Facebook et Twitter, ce n’est pas suffisant pour être un authentique gestionnaire. En effet, derrière l’activité de celui-ci, on doit entre autres retrouver une stratégie, un sens du marketing et un véritable know-how des outils de mesure et des médias sociaux en général. Lire cet article pour mieux comprendre.
Voilà pourquoi j’ai décidé de vous faire connaître davantage ce métier en vous présentant les pros œuvrant derrière les comptes que je suis tous les jours.
Cette semaine on traverse l’Atlantique pour deuxième fois pour rencontrer Patrick Le Bourdiec, gestionnaire de Ultra-Fluide. Merci à Guillaume D’Ardier pour la référence.
À quand remonte la création de tes comptes Twitter et Facebook ?
J’ai ouvert mon premier compte Facebook en octobre 2007 et mon premier fil Twitter en 2009. Depuis, j’ai ouvert de nouveaux comptes pour des amis et des clients et je me suis mis plus récemment en 2010 à d’autres réseaux sociaux professionnels comme Viadeo et LinkedIn et en 2011 à Google+. J’ai créé des comptes sur Pinterest et d’autres réseaux dès que j’en ai eu la possibilité, après avoir reçu une invitation. Aujourd’hui, je suis moins boulimique et je sélectionne les réseaux sur lesquels je vais. Je pense à So.cl notamment. J’attends de voir ce que cela va donner…
En quoi as-tu étudié ?
Je suis Français et après un baccalauréat littéraire, j’ai suivi des études de droit pendant six ans, avant de me spécialiser en droit international à La Sorbonne. J’ai trouvé mon premier emploi dans l’humanitaire, en 1994, dans une ONG française qui m’a offert l’opportunité de suivre une formation en journalisme : j’étais à la fois chargé de projets d’aide au développement et journaliste. Quelques années après je suis devenu copywriter. D’abord en freelance puis, en 2007, en agence : je suis en poste chez Ultra-Fluide depuis cinq ans.
Depuis combien d’années occupes-tu le poste de gestionnaire de communauté ? Comment as-tu commencé ?
Off the record, je fais du social media management depuis plus de deux ans : je le faisais dans le cadre amical pour aider mes amis qui voulaient promouvoir leur activité (artistes-peintres, graphistes, chanteurs, designers). Puis, il y a quelques mois, la directrice de l’agence de communication où je suis copywriter, Ultra-Fluide, m’a proposé de prendre en charge l’animation des pages de l’agence sur Facebook,Twitter, Google+ et Pinterest (c’est elle qui gère les pages LinkedIn et Viadeo). Je gère quelques communautés pour des clients et des amis mais je ne souhaite pas dévoiler leur identité.
Quelle est la principale qualité d’un gestionnaire de communauté ?
Le métier de social media manager n’est pas tellement éloigné de celui de copywriter ou de journaliste : il faut toujours avoir un œil ou une oreille qui traîne et rester attentif à l’innovation ! Ce sont des jobs à plein temps, qui nécessitent une veille permanente. La lecture est l’une des clés de notre métier. Il faut être bien informé et s’assurer de la fiabilité de ses sources pour ne pas dire de bêtises et la rédaction est un élément essentiel du social media management.
Décris ta job en 140 caractères.
Important travail de veille, puis sélection d’information et curation. Enfin, partage et échange avec les communautés que j’anime ou auxquelles je participe.
Quelle est la première chose que tu consultes en commençant ta journée ? Twitter, Facebook, e-mails, autres?
Ma journée, 7jours / 7 (eh oui, même le week-end !), commence au réveil : je lis mes e-mails personnels chaque matin, chez moi, avec ma tasse de café… Entre les abonnements à des blogs ou des newsletters traitant de marketing, d’économie, de publicité, de communication, et les e-mails, il y a déjà une foule d’informations. Et bien sûr, je me rends sur les réseaux où j’ai des pages « personnelles ». Cela me permet aussi de rester en contact avec mes amis, car je ne souhaite pas me servir des réseaux sociaux uniquement à des fins professionnelles. Je prends néanmoins bien soin de ne pas tout mélanger.
Quand j’arrive au bureau, je lis mes e-mails pro et je les traite par ordre de priorité. D’abord, ceux qui ont trait à mon travail de copywriter (projets en cours, collecte et tri d’information, veille et curation sur des thèmes en rapport avec l’activité de nos clients. Ensuite, les réseaux sociaux pour l’agence ou nos clients (alertes Google ; plateformes de contenu auxquelles je suis abonné ; messages Facebook, Twitter, Google+, Pinterest, LinkedIn et Viadeo). Je n’y consacre qu’une heure ou une heure et demie en début de journée. Je fais ensuite mon job proprement dit : recherche de concepts, rédaction et rewriting, conseil éditorial…
Quel est ton outil préféré ? Facebook, Twitter, YouTube…
J’aime tout autant Facebook, Twitter, YouTube que les autres dans la mesure où ils sont tous différents… La vraie question me semble être : quels sont les outils utiles à ton métier. Pour le monitoring, je suis adepte de Tweetdeck. Il est pratique pour éviter de rater des Tweets importants ou des commentaires sur Facebook, mais aussi parce que l’on peut avoir une vision d’ensemble sur plusieurs plateformes et sur des thématiques données. Pour les mesures d’influence, j’aime beaucoup Klout, mais je suis toujours en phase d’observation quant à sa réelle valeur ajoutée. Il y a d’autres outils bien sûr et encore une fois, il appartient à chacun de trouver celui qui lui ressemble le plus.
L’un de mes outils favoris reste Google Analytics. Au départ, il me permettait d’avoir une vision assez fine du trafic sur les sites web dont je cherche à faire la promotion. Aujourd’hui, il me permet aussi de comparer les volumes de visites venant notamment de Facebook, LinkedIn, Viadeo et Twitter et de les comparer entre eux. Il est même possible de faire une estimation de divers taux de conversion. Enfin, il existe des outil spécifiques à Twitter comme Tweetcharts, qui offre un aperçu des pourcentages de ReTweets, de mentions et même de la valeur positive ou négative des Tweets, et les indispensables Refollow et Friendorfollow. Enfin, sous l’angle CRM, j’ai récemment découvert Socialomate que je recommande vivement. Difficile de tous les citer…
Les médias sociaux évoluent vite. Comment te gardes-tu à jour ? Que consultes-tu comme site ?
Je me sers beaucoup de Seesmic, Cotweet et Hootsuite : tout dépend de la problématique client. Si l’engagement de sa communauté est une priorité ou pas. Je trouve également beaucoup d’informations pratiques sur BrandWatch et Visible Technologies, deux plateformes de veille incontournables.
En réalité, plus que ces plateformes, je consulte énormément ce que font et disent mes collègues. C’est une très précieuse source d’informations permettant d’avoir un regard d’ensemble sur les « bonnes pratiques » du social media management.
Quel est le plus grand défi pour une marque ?
Le premier défi est de créer une communauté lorsqu’elle n’existe pas. Une fois qu’elle se matérialise, le second défi le plus important – plus que pouvoir établir une connivence avec elle – c’est de créer de l’engagement.
Es-tu plus iPhone, Androïd ou BlackBerry ?
L’éternelle question (rires) ! Je suis un inconditionnel des produits Apple depuis toujours. Donc, on peut le dire, je suis Mac addict : iMac, iPhone, iCloud, iEtc… Le côté Plug & Play est très important pour moi qui ne suis pas nécessairement passionné par la technique informatique. L’ergonomie et le design sont aussi, d’après moi, de bonnes raisons d’aimer ces produits. Il n’y a absolument aucune espèce de snobisme dans ce goût prononcé pour Mac. Mais je ne veux pas relancer le débat…
Question #jeudiconfession : quels comptes Twitter ou pages Facebook serais-tu gêné d’avouer suivre ?
Je n’éprouve aucune honte à suivre certains comptes. Mes choix se font en toute connaissance de cause au moment où je Like ou quand je Follow… J’assume mes choix et ça ne me dérange pas que tout le monde voie ce qui m’intéresse… et m’inspire. En fait, je cite souvent en exemple le personnage de Tess Mc Gill dans le film Working Girl. Certes, ce n’est qu’un film, mais j’aime assez cette métaphore hollywoodienne (même si elle est simpliste) selon laquelle il est possible de réussir grâce à un peu de flair et d’ouverture d’esprit et à la capacité d’utiliser toutes les informations dont on dispose, y compris les gossips des tabloïds. Je force le trait c’est vrai, mais tout peut servir à élaborer une stratégie marketing. Nous ne sommes pas très loin du social media management et c’est ce qui me plaît : il faut être réactif et fonctionner au feeling, tout en gardant suffisamment d’esprit critique pour pouvoir trier les informations pertinentes. C’est pourquoi je ne suis pas gêné de dire que je « suis » un peu tout du moment que je peux en retirer quelque chose de positif… et constructif.
Que penses-tu de Google+ ?
Google+, je l’envisage plus comme une plateforme de référencement que comme un véritable social network. Dit comme ça, cela peut sembler terriblement cruel, mais force est de constater que même si les chiffres en projection et les statistiques ne sont pas très enthousiasmants, la visibilité qu’il apporte ne doit pas être négligée. Au-delà de ça, il faut quand même bien admettre que la qualité des contenus est au rendez-vous. Mon principal reproche est son manque de simplicité et d’intuitivité. Je vais certainement me faire quelques ennemis en disant cela, mais ce n’est qu’un ressenti personnel.
Que penses-tu de Pinterest ?
En ce qui concerne Pinterest, je dirais que la plateforme en soi possède un formidable potentiel. D’après moi, nous avons déjà dépassé le stade de phénomène de mode. Les boards ont un véritable pouvoir de séduction sur les consommateurs et ce réseau est voué à un énorme succès dans le domaine du marketing B2C. En revanche, en B2B, son utilité est plus difficile à identifier. C’est une belle vitrine pour le savoir faire d’une entreprise, mais de là à convaincre des prospects… Pour Ultra-Fluide par exemple, je l’utilise comme le prolongement de notre plaquette institutionnelle, auquel j’ajoute une touche esthétique et, autant que possible humoristique, en tenant compte de la typologie des utilisateurs… et des utilisatrices ! Quoi qu’il en soit, il est difficile de se prononcer pour le moment. On en reparlera dans un an ou deux : tout évolue si vite !
Par ailleurs, je reste attentif à toutes les nouvelles plateformes qui fleurissent chaque jour sur la toile et récemment je me suis penché sur le cas de Little Monsters, le réseau social de Lady Gaga. Dans ce cas, il y a vraiment phénomène de mode, mais ce qui est intéressant c’est qu’il existe une véritable communauté : il suffit de mesurer l’immense adhésion remportée par la chanteuse sur l’ensemble des réseaux sociaux pour comprendre que la stratégie d’incursion de la star sur ce créneau a du sens. Je reste dubitatif sur les tenants et les aboutissants de cette plateforme, mais il faut reconnaître que la démarche est intelligente du point de vue de marketing et dans une optique de… personal branding !
Si tu pouvais choisir la marque pour laquelle tu voudrais être gestionnaire, quelle serait-elle?
Je ne suis pas très attiré par les grands noms ou les grandes marques, même si j’imagine que gérer une communauté pour ces clients est stimulant et gratifiant. J’éprouve néanmoins – sans chauvinisme aucun – une certaine fascination pour les marques de luxe françaises telles que Cartier, Louis Vuitton et Christian Dior. Elles ouvrent un champ des possibles absolument épatant, aussi bien pour du Storytelling, que du Brand Content, que pour des expériences innovantes sur les plans créatif, technique et marketing. Le tout nous amène encore et toujours vers des stratégies d’Inbound Marketing dont je suis un fervent amateur.
À quoi ressemblent tes journées ?
Tout au long de la journée, par petites tranches de 5 à 10 minutes, au gré de l’arrivée de nouvelles informations, et parallèlement à la production de contenus, je relaye les informations sur les pages sociales que j’administre et j’y apporte mes contributions personnelles. L’idée est d’équilibrer mon temps équitablement pour pouvoir porter convenablement mes deux casquettes de copywriter et de social media manager. Mais en tout état de cause, ce sont deux activités très complémentaires et je ne conçois pas mon rôle au sein de l’agence l’une sans l’autre. Je veille toujours à ce que l’une ne prenne pas le pas sur l’autre.
Il y a un impératif commun aux deux activités : la veille. Elle représente près de 70 % de mon temps. Pour cela, j’utilise un certain nombre d’outils. Les e-mails bien sûr, mais aussi les outils de veille traditionnels comme Google Alerts, Giga Alert et l’AlertBox de Mozilla. J’utilise aussi des outils de curation comme Scoop.it et NewsMix qui présentent d’une part l’avantage de permettre l’accès à un contenu très ciblé, présenté de manière ergonomique et plaisante, et d’autre part de « viraliser » du contenu spécifique à destination de ses communautés : mon dashboard sur Scoop.it est par exemple très ciblé par rapport aux communautés dont je m’occupe. Je ne vois pas trop l’intérêt des topics trop généralistes. À quoi bon publier les mêmes sujets que tout le monde ? Beaucoup critiquent la curation. Pour ma part, je pense qu’utilisée intelligemment elle est l’avenir de la veille.
Ensuite, en fonction du compte administré, je distille mon propre mélange de contenus basé sur les informations obtenues grâce à ma veille et sur mes propres contenus, à condition qu’ils intéressent les communautés auxquelles ils s’adressent. Ce travail là se fait un peu au juger, mais je fais particulièrement attention à ne pas diffuser une information déjà très (trop) largement relayée sur la toile… sauf à y apporter un point de vue particulier ou un commentaire personnel.
D’expérience, je dirais qu’il faut aussi intégrer du contenu décalé, histoire de bousculer un peu les communautés et leur montrer que l’on n’est pas dévoué à une unique typologie d’informations, que l’on n’est pas monomaniaque. Et puis, il faut varier les plaisirs en alternant les textes, les images, les vidéos et les illustrations, ou encore en proposant une combinaison de sujets techniques sérieux et de sujets légers, ludiques et drôles. J’ai constaté que l’un des moyens de faire réagir une communauté, c’est de la surprendre. Mais il faut faire très attention à la pertinence de ce « décalage » et ne pas en abuser.
Comment vois-tu l’avenir de la profession ? Son évolution ?
Le métier n’en est qu’à ses balbutiements et je suis convaincu qu’il va se professionnaliser de plus en plus. Des formations commencent déjà à voir le jour et, si ce n’est pas déjà fait, les écoles de communication ne tarderont pas à proposer des diplômes de social media management. Voyons le bon côté des choses : la formalisation et la diffusion d’un ensemble de bonnes pratiques et d’une certaine éthique ne peuvent être que bénéfiques. Comme le soulignait si justement Denis Gentile, un de mes collègues dont j’admire le travail, dans une interview, nous avons la chance d’être des pionniers, et d’une certaine façon, c’est un peu à nous de créer les bases de la profession. Essuyer quelques plâtres fait partie de notre parcours et ce côté un peu « artisanal » est largement éclipsé par la satisfaction que nous retirons à inaugurer une nouvelle forme de communication.
On m’a dit, il y a quelque temps, que j’étais trop vieux pour m’engager dans cette voie et que seuls les digital natives avaient la réactivité et l’ouverture d’esprit pour pouvoir administrer convenablement une présence sur les réseaux sociaux. Une fois digéré le fait que j’étais devenu un « vieux bonhomme », je me suis consolé en réalisant que passé 35 ans on pouvait tout de même se prévaloir d’une certaine maturité. L’expérience me semble être un plus dans ce métier, tout comme de bonnes qualités rédactionnelles. D’ailleurs, j’ai constaté que de plus en plus de recruteurs à la recherche de social media managers exigent des candidats qu’ils aient « de la bouteille » et justifient d’un bagage significatif de rédacteur. Alors à ceux et celles qui ont entendu la même chose que moi, je dis : un social media manager n’est jamais trop vieux ou trop jeune… Le bon, c’est celui qui aime passionnément son métier et fait passer correctement les messages. Et cela implique une bonne rédaction. Mais j’enfonce des portes ouvertes !
Ta plus grande qualité en tant que gestionnaire de communauté ? Ce qui te caractérise ?
J’ai surtout été séduit par les aspects instinctifs et interactifs dans l’exercice de ce métier, ainsi que la possibilité d’échanger en temps réel. Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de passer sa vie sur le web ou devant la télé, ni de garder le nez plongé dans la presse, mais juste se rappeler qu’autour de nous, online et offline, il y a toujours une info qui sort du lot, utile pour soi-même ou pour une communauté. Il suffit d’avoir un peu d’intuition et beaucoup de curiosité. Ce sont des traits de ma personnalité, plus que des qualités, mais je les retrouve à 200 % quand je travaille. Voilà pourquoi je me sens comme un poisson dans l’eau quand je suis sur les social medias.
Quel autre gestionnaire de communauté admires-tu ? Qui t’influence ? Quels sont tes #FF tes incontournables ?
La liste est évidemment bien trop longue et de peur d’en oublier et d’en froisser certains, je ne citerais personne. En même temps, il n’est pas bien difficile d’aller sur mes pages Twitter ou Facebook pour découvrir qui sont ceux dont je parle ! Voilà, la perche est tendue… Fin de la parenthèse Personal Branding ! (Rires). Toutefois, s’il fallait citer une personne, je n’en citerais qu’une : Geneviève Petit
Quel pourcentage de ton temps sur les médias sociaux consacres-tu à ton compte perso ?
Je dirais que c’est moitié-moitié. J’envisage toujours la « socialisation » sous son aspect professionnel ET son aspect personnel. L’idée étant bien entendu de ne pas faire entrer la sphère privée – qui ne regarde et n’engage que moi – dans le monde professionnel. Un social media manager est tenu, comme dans beaucoup de professions, à un devoir de réserve. Sauf si, comme ça peut arriver parfois, il existe une corrélation entre les deux, mais jusqu’ici, cela n’est arrivé que de manière exceptionnelle.
Si tu n’étais pas gestionnaire de communauté, tu ferais quoi?
J’ai la chance d’avoir la double casquette : copywriter et social media manager. Je consacrerais donc probablement plus de temps à la rédaction en me donnant plus de temps pour de l’écriture personnelle. Je ne sais pas en fait. Je reviendrais peut-être au « pur » journalisme…
Est-ce que tes amis et ta famille comprennent ce que tu fais ou es-tu celui qui passe sa journée sur Facebook et Twitter ?
Les gens qui m’entourent sont très ouverts d’esprit et même si, pour beaucoup d’entre eux, l’univers des réseaux sociaux est un « drôle de monde », ils sont curieux de ce que je fais et écoutent avec intérêt mes explications. Ils me posent même souvent des questions ! Et je suis toujours prêt à leur raconter comment ça se passe. D’ailleurs, je leur ferai lire cette interview !
J’ai finalement plus d’inquiétude avec les professionnels qui envisagent encore les réseaux sociaux comme un gadget, mais je pense qu’il faut en passer par là et surtout être très patient avec eux. Je me rappelle toujours qu’il y a une dizaine d’années, peu de clients en France envisageaient d’avoir recours au web dans leurs campagnes de communications… Depuis, ils ont changé leur fusil d’épaule. Je suis sûr que nous assisterons à la même évolution pour le social media management.
Que recommandes-tu à quelqu’un qui désire faire cela comme métier ?
Je mets toujours en avant l’attention : il faut être à l ‘écoute de ses communautés, il faut suivre l’actualité et se tenir informé, il faut être attentif au monde qui nous entoure et interagir avec lui. Nous parlons d’un métier en devenir. Chacun doit avoir son style et c’est, pour l’essentiel, ce qui fidélise une communauté. Je crois quand même que la personnalité du social media manager ne doit pas vampiriser la marque ou le produit qu’il représente. La frontière n’est pas très claire, mais avec un peu de bon sens, je suis persuadé qu’il est possible de « s’effacer » pour transmettre une culture de marque ou une culture d’entreprise tout en insufflant un peu de sa personnalité à l’ensemble. En tous cas, rien n’est jamais acquis et un mot de travers peut facilement faire perdre Followers, Likers ou… bref, quel que soit le nom qu’on leur donne. D’où l’importance d’être à l’écoute de sa communauté. C’est le B-A.BA du social media management.
Je pense qu’un bon social media manager est celui qui a réussi à créer une véritable connivence avec ses communautés. Lorsque l’on poste une question sur Facebook et que la communauté y répond (voire quand elle engage elle-même la conversation) ou lorsque les liens que l’on partage sur Twitter sont consultés et ReTwittés massivement, alors on sait qu’on a fait du bon travail. Pour ma part, je préfère me faire appeler social media manager plutôt que community manager car loin de moi l’envie de « gérer » une communauté. Je préfère me situer dans une relation d’échange, de partage : mon travail ne se limite pas à de l’animation de communauté, il passe aussi par de la diffusion d’information et d’idées, probablement parce que je suis aussi copywriter.
Pour suivre Pierrick Le Bourdiec
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Bonjour !
Tout d’abord, un grand merci pour ce portrait, qui fait découvrir à un plus grand nombre ce métier encore méconnu. D’autre part, votre intervenant étant un professionnel reconnu dans son domaine, son analyse est fine, pertinente, tout en restant compréhensible pour tous, ce qui n’est pas toujours le cas, hélas !
En revanche, je me permets de revenir sur un point important, que Pierrick Le Bourdiec n’évoque que trop peu (il est trop modeste !): c’est l’énorme travail d’écoute et d’analyse des demandes de ses clients; cela demande bien souvent d’aller au-delà de leur attente. Il est impératif, d’avoir une sensibilité plus que certaine, pour « sentir », ce que veut le client, mais aussi percevoir la stratégie, la campagne ou le support qui seront les mieux adaptés. Cet aspect du métier ne s’apprend pas; on l’a ou non. Il se trouve que Pierrick Le Bourdiec possède ce don, cette aptitude à capter l’attente, le besoin de celui ou celle qui est en face de lui.
Et, le jour où il sera VRAIMENT un « vieux bonhomme », on pourra alors dire de lui: un des piliers fondateurs du métier de gestionnaire de communauté. Mais il a encore le temps ! Et c’est tant mieux pour nous, qui profitons de son savoir faire et de ses conseils !!!